La crise d’épilepsie

L’épilepsie est une maladie neurologique qui se traduit par une activité électrique anormale du cerveau. Elle touche surtout les enfants, les adolescents et les personnes âgées à des degrés divers. Les causes sont dans certains cas génétiques, mais dans la plupart des cas elles ne sont pas identifiées.

Définition de l’épilepsie

L’épilepsie se caractérise par une augmentation soudaine de l’activité électrique dans le cerveau, entraînant une perturbation temporaire de la communication entre les neurones. Habituellement, elles sont de courte durée. Elles peuvent avoir lieu soit dans une zone précise du cerveau, soit dans son ensemble. Ces influx nerveux anormaux peuvent se mesurer durant un électro-encéphalogramme (EEG), un examen qui permet d’enregistrer l’activité cérébrale.

La crise d’épilepsie : tout comprendre en 2 min

 

Contrairement à ce que l’on peut penser, les crises d’épilepsie ne s’accompagnent pas toujours de mouvements saccadés ou de convulsions. Elles peuvent en effet être moins spectaculaires. Elles se manifestent alors par des sensations insolites (comme des hallucinations olfactives ou auditives, etc.) avec ou sans perte de conscience, et par diverses manifestations, comme un regard fixe ou des gestes répétitifs involontaires.

Fait important : les crises doivent se répéter pour qu’il s’agisse d’épilepsie. Ainsi, avoir eu une seule crise de convulsions dans sa vie ne signifie pas que l’on soit épileptique.  Il en faut au moins deux pour qu’un diagnostic d’épilepsie soit posé. Une crise d’épilepsie peut apparaître dans plusieurs circonstances : un traumatisme crânien, une méningite, un accident vasculaire cérébral, un surdosage médicamenteux, un sevrage à une drogue, etc.

Il n’est pas rare que de jeunes enfants aient des convulsions au cours d’une poussée de fièvre. Appelées convulsions fébriles, elles cessent la plupart du temps vers l’âge de 5 ans ou 6 ans. Il ne s’agit pas d’une forme d’épilepsie. Lorsque de telles convulsions surviennent, il est tout de même important de consulter un médecin.

 

Causes

Dans environ 60 % des cas, les médecins ne sont pas en mesure de déterminer la cause exacte des crises. On suppose qu’environ 10 % à 15 % de l’ensemble des cas aurait une composante héréditaire puisque l’épilepsie semble plus répandue dans certaines familles. Les chercheurs ont lié certains types d’épilepsie au mauvais fonctionnement de plusieurs gènes. Pour la plupart des malades, les gènes ne constituent qu’une partie de la cause de l’épilepsie. Certains gènes peuvent rendre une personne plus sensible aux conditions environnementales qui déclenchent des convulsions.

En de rares occasions, l’épilepsie peut être due à une tumeur cérébrale, une séquelle d’un accident vasculaire cérébral ou d’un autre traumatisme au cerveau. En effet, une cicatrice peut se former dans le cortex cérébral, par exemple, et modifier l’activité des neurones. Précisons que plusieurs années peuvent s’écouler entre l’accident et l’apparition de l’épilepsie. Et rappelons que pour qu’il y ait épilepsie, les crises de convulsion doivent survenir à répétition et non une seule fois. L’accident vasculaire cérébral est la principale cause d’épilepsie chez les adultes de plus de 35 ans.

Maladies infectieuses. Les maladies infectieuses, comme la méningite, le sida et l’encéphalite virale, peuvent provoquer une épilepsie.

Lésion prénatale. Avant la naissance, les bébés sont sensibles aux lésions cérébrales qui pourraient être causées par plusieurs facteurs, tels une infection chez la mère, une mauvaise alimentation ou un mauvais apport en oxygène. Ces lésions cérébrales peuvent entraîner une épilepsie ou une paralysie cérébrale.

Troubles du développement. L’épilepsie peut parfois être associée à des troubles du développement, tels que l’autisme et la neurofibromatose.

 

Qui est touché?

En Amérique du Nord, environ 1 personne sur 100 souffre d’épilepsie. Parmi les maladies neurologiques, elle est la plus fréquente, après la migraine. Jusqu’à 10 % de la population mondiale peut avoir une crise unique à un moment donné de sa vie.

Bien qu’elle puisse survenir à tout âge, l’épilepsie se manifeste habituellement durant l’enfance ou l’adolescence, ou encore après l’âge de 65 ans. Chez les personnes âgées, l’augmentation des cas de troubles cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux accentue le risque.

Types de crises

On distingue 2 grands types de crises d’épilepsie :

  • les crises partielles, limitées à une région précise du cerveau; le patient peut être conscient pendant la crise (crise partielle simple) ou sa conscience peut être altérée (crise partielle complexe). Dans ce dernier cas, le malade ne se souviendra généralement pas de ses convulsions.
  • les crises généralisées, étendues à toutes les zones du cerveau. Le patient perd conscience durant la crise.

Il arrive qu’une crise, d’abord partielle, se diffuse à l’ensemble du cerveau et devienne ainsi généralisée. Le type de sensation ressentie au cours d’une crise donne une indication au médecin de sa provenance (le lobe frontal, le lobe temporal, etc.).

Les crises peuvent être d’origine :

  • Idiopathique. Cela signifie qu’il n’y a pas de cause apparente.
  • Symptomatique. Cela signifie que le médecin en connait la cause. Il peut également soupçonner une cause, sans pour autant l’identifier.

Il existe trois descriptions de convulsions, en fonction de la partie du cerveau où l’activité épileptique a commencé:

Les crises partielles

Elles se limitent à une zone restreinte du cerveau.

  • Crises partielles simples (autrefois appelées « crises focales »). Ces crises durent généralement quelques minutes. Durant une crise partielle simple, l’individu demeure conscient.
    Les symptômes dépendent de la zone du cerveau atteinte. La personne peut ressentir des fourmillements, émettre un mouvement incontrôlable de crispation d’une partie du corps, éprouver des hallucinations olfactives, visuelles ou gustatives ou manifester une émotion inexpliquée.

Les symptômes des crises partielles simples peuvent être confondus avec d’autres troubles neurologiques, tels la migraine, la narcolepsie ou une maladie mentale. Un examen approfondi et des tests sont nécessaires pour distinguer l’épilepsie d’autres troubles.

  • Crises partielles complexes (autrefois appelées « crises psychomotrices »). Durant une crise partielle complexe, l’individu est dans un état de conscience altérée.
    Il ne répond pas aux stimulations et son regard est fixe. Il peut avoir des automatismes, c’est-à-dire qu’il pose des gestes répétitifs involontaires comme tirer sur ses vêtements, claquer des dents, etc. Une fois la crise terminée, il ne se souviendra pas du tout ou très peu de ce qui s’est passé. Il peut être confus ou s’endormir.

Les crises généralisées

Ce type de crise implique l’ensemble du cerveau.

  • Absences généralisées. C’est ce qu’on appelait autrefois le « petit mal ». Les premières crises de ce type d’épilepsie surviennent habituellement durant l’enfance, de l’âge de 5 ans à 10 ans. Elles durent quelques secondes et peuvent s’accompagner de brefs battements de paupières. La personne perd le contact avec son environnement, mais conserve son tonus musculaire. Plus de 90 % des enfants ayant ce type de crises d’épilepsie sont en rémission dès l’âge de 12 ans.
  • Crises tonicocloniques. On les appelait jadis « grand mal ». C’est ce type de crises qu’on associe généralement à l’épilepsie du fait de leur aspect spectaculaire. La crise dure habituellement moins de 2 minutes. Il s’agit de convulsions généralisées qui se déroulent en 2 phases : tonique puis clonique.
    – Durant la phase tonique, la personne peut pousser un cri, puis s’évanouir. Ensuite, son corps se raidit et sa mâchoire se crispe. Cette phase dure habituellement moins de 30 secondes.
    – Ensuite, dans la phase clonique, la personne entre en convulsions (secousses musculaires incontrôlables et saccadées). La respiration, bloquée au début de la crise, peut devenir très irrégulière. Cela dure en général moins de 1 minute.
    Une fois la crise terminée, les muscles se relâchent, y compris ceux de la vessie et des intestins. Par la suite, la personne peut être confuse, désorientée, éprouver des maux de tête et vouloir dormir. Ces effets ont une durée variable, d’une vingtaine de minutes à plusieurs heures. Des douleurs musculaires persistent parfois durant quelques jours.
  • Crises myocloniques. Plus rares, elles se manifestent par de brusques secousses des bras et des jambes. Ce type de crise dure d’une à quelques secondes selon qu’il s’agit d’une secousse unique ou d’une série de secousses. Elles ne provoquent généralement pas de confusion.
  • Crises atoniques. Au cours de ces crises, peu courantes, la personne s’effondre soudainement en raison d’une perte soudaine de tonus musculaire. Après quelques secondes, elle reprend connaissance. Elle est capable de se relever et de marcher.

 

 

 

  • Conséquences possibles

    Les crises peuvent entraîner des blessures corporelles si la personne perd le contrôle de ses mouvements.

  • Les individus atteints d’épilepsie peuvent en outre subir des répercussions psychologiques importantes causées entre autres par l’imprévisibilité des crises, les préjugés, les effets indésirables des médicaments, etc.

    Les crises prolongées ou qui ne se concluent pas par un retour à l’état normal doivent absolument être traitées d’urgence. Elles peuvent entraîner d’importantes séquelles neurologiques à tout âge. En effet, durant une crise prolongée, certaines zones du cerveau manquent d’oxygène. De plus, des dommages peuvent être causés aux neurones en raison de la libération de substances excitatrices et catécholamines associées au stress aigu.blèmes de santé émotionnelle. Les personnes atteintes d’épilepsie sont plus susceptibles d’avoir des problèmes psychologiques, en particulier une dépression, de l’anxiété et, dans de certains cas, des conduites suicidaires. Les problèmes peuvent résulter de difficultés liées à la maladie elle-même ainsi qu’aux effets secondaires du médicament.Certaines crises peuvent même s’avérer mortelles. Le phénomène est rare et méconnu. Il porte le nom de « mort subite inattendue et inexpliquée en épilepsie » (MSIE). On croit qu’une crise pourrait altérer le rythme cardiaque ou faire cesser la respiration. Le risque serait plus élevé chez les épileptiques dont les crises ne sont pas bien traitées.

     

    Avoir une crise à certains moments peut être dangereux pour vous-même ou pour d’autres personnes.

    Chute. Si vous tombez lors d’une crise, vous risquez de vous blesser à la tête ou de vous fracturer un os.

    Noyade. Si vous souffrez d’épilepsie, vous avez 15 à 19 fois plus de risque de vous noyer pendant la baignade ou dans votre baignoire que le reste de la population en raison du risque d’avoir une crise dans l’eau.

    Accidents de voiture. Une crise qui entraîne une perte de conscience ou de contrôle peut être dangereuse si vous conduisez une voiture. Certains pays imposent des restrictions de permis de conduire liées à votre capacité à contrôler vos convulsions. 

Une femme atteinte d’épilepsie qui planifie une grossesse doit prendre des précautions particulières. Elle devrait consulter un médecin au moins 3 mois avant la conception. Par exemple, il se peut que le médecin ajuste la médication en raison des risques de malformation congénitale que posent certains médicaments antiépileptiques. De plus, plusieurs médicaments antiépileptiques ne sont pas métabolisés de la même façon durant la grossesse, donc le dosage pourrait changer. À noter que les crises d’épilepsie elles-mêmes peuvent mettre le foetus en danger en le privant d’oxygène temporairement.

Considérations pratiques

En général, si la personne est bien soignée, elle peut mener une vie normale avec certaines restrictions. Par exemple, la conduite automobile ainsi que l’utilisation d’équipement technique ou de machines dans le cadre d’un emploi peuvent être interdites en début de traitement. Si la personne épileptique n’a pas eu de crise durant une certaine période, le médecin peut réévaluer sa situation et lui délivrer un certificat médical mettant fin à ces interdictions.

Épilepsie Canada rappelle que les personnes atteintes d’épilepsie ont moins de crises lorsqu’elles mènent une vie active. « C’est donc dire qu’on doit les encourager à se chercher un emploi », peut-on lire sur leur site Internet.

Évolution à long terme

L’épilepsie peut durer toute la vie, mais certaines personnes qui en sont atteintes finiront par ne plus avoir de crises. Les experts estiment qu’environ 60% des personnes non traitées n’ont plus de convulsions pendant les 24 mois suivant leur première crise.

Le fait d’avoir eu ses premières crises en bas âge semble favoriser la rémission. Environ 70% entrent en rémission pendant 5 ans (pas de convulsions pendant 5 ans).

Environ 20 à 30 pour cent développent une épilepsie chronique (épilepsie à long terme).

Pour 70 % à 80 % des personnes chez qui la maladie persiste, les médicaments parviennent à éliminer les crises.

Des chercheurs britanniques ont rapporté que la mort est 11 fois plus fréquente chez les personnes atteintes d’épilepsie que dans le reste de la population. Les auteurs ont ajouté que le risque est encore plus grand si une personne atteinte d’épilepsie a également une maladie mentale. Les suicides, les accidents et les agressions ont représenté 16% des décès précoces; Une majorité avait été diagnostiquée avec un trouble mental.

source www.passeportsante.net

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