Le parfum du danger
Nous nous focalisons actuellement sur les crises d’épilepsie et le diabète de type 1, qui concernent respectivement 80000 et 40000 personnes en Suisse. L’objectif du chien d’alerte, dans le contexte de ces maladies, est de reconnaître l’odeur particulière que dégage une personne, juste avant l’arrivée d’une crise. Il est ainsi capable de la prévenir et de faire le nécessaire pour l’aider. Notre rôle est donc d’éduquer l’animal à aimer ce parfum, à l’associer à une réaction qui servira de sonnette d’alarme. Pour capturer cette odeur, nous demandons aux bénéficiaires de se tamponner le front et le cou avec un coton, peu de temps après une crise, et de le placer dans un sachet en plastique gardé au frais. De cette manière, nous pouvons conditionner le chien à la distinguer des autres senteurs.
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Or, la difficulté réside aussi dans le fait qu’avant d’être entraîné à l’alerte, l’animal doit devenir un chien d’assistance: il devra en effet suivre son propriétaire dans des lieux publics, tels que le cinéma ou le supermarché. Puis, dans un second temps, on commence à former le chien à l’alerte et au soutien de la personne, tout au long de la crise. Par exemple, dans le cas des individus sujets aux crises d’épilepsie, l’animal réagira en appuyant sur un bouton d’urgence et saura également adopter une position de sécurité en s’allongeant sur son propriétaire, afin d’éviter que celui-ci ne se blesse.
Leçon de philosophie canine
Il est absolument incroyable de constater à quel point ces chiens sont intelligents et instinctifs, à quel point ces tâches accomplies de leur plein gré leur tiennent à cœur. Il se passe quelque chose d’extraordinaire, lorsqu’en l’absence d’ordres, le chien doit s’autoriser à prendre ses propres décisions. Pendant nos formations, nous témoignons de l’instant où l’animal réfléchit par lui-même, finissant par comprendre qu’il doit agir, que son humain dépend de lui. C’est un moment magique, et le déclic provient du fait que nous ne mettons jamais les chiens dans une situation de contrainte: sinon, comme les humains, ils n’auraient plus aucune envie d’obtempérer!
Il faut savoir que toutes les races possèdent un flair suffisamment puissant pour détecter une crise. Je possède moi-même un carlin, Pom, dont la truffe «aplatie» ne limite absolument pas les capacités: elle est une excellente chienne d’alerte! C’est avec elle que je me suis entraînée, durant ma formation.
Au fur et à mesure, nous constatons le renforcement de ce lien incroyable entre ces personnes et leur chien: ce dernier ne s’ennuie jamais, se sent utile et investi d’une mission. Le bénéficiaire, quant à lui, apprend à se reposer sur son ami à quatre pattes, à lui faire confiance, à se sentir suffisamment apaisé et rassuré pour reprendre certaines activités qu’il avait peut-être délaissées, en raison de sa maladie.